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lundi 1 mai 2023

1er mai


 Dessin de Plantu,  1er mai 2020

Le 1er mai, jour férié,... A quoi correspond ce jour nommé "fête du travail"? Il apparaît aux Etats-Unis dans les années 1880 : des milliers de travailleurs choisissent ce jour pour faire grève et réclamer la journée de huit heures. C'est le "labor day". Les répressions fréquentes vis à vis des travailleurs en grève ce jour-là n'ont fait que renforcer la mobilisation qui devient internationale en 1890.

En France, certains 1er mai sont restés célèbres : le 1 mai 1891 la troupe tire sur les grévistes à Fourmies. 
Le 1er mai 1936 tombe entre les deux tours de l'élection législative qui porte le Front Populaire au pouvoir, gouvernement de Blum qui permettra de nombreux acquis sociaux majeurs dont les 40 heures de travail hebdomadaire et les congés payés. Entre-temps, en 1919, la journée de 8 heures, sur 6 jours hebdomadaires, a été acquise.
Le 1er mai 2002 c'est une manifestation très politique puisqu'elle intervient entre les deux tours d'une élection Présidentielle où M. Le Pen est qualifié pour le second tour suite à une abstention record et un éparpillement des voix de gauche défavorable à M. Jospin (PS). 1,5 million de personnes manifestent dont 400 000 à Paris en signe de protestation. Le second tour porte M. Chirac au pouvoir avec plus de 82% des voix.
Le 1er mai est donc une journée particulière qui célèbre les luttes des travailleurs. En ces temps confinés  qui semblent infinis, comment participer intellectuellement au 1er mai, sinon en écoutant des chansons de lutte? Je vous en présente quelques-unes...

La Commune de Paris (1870/71)  est un moment intense de création musicale (notamment avec les chansons de Pottier).

Marc Ogeret et le groupe 17 ont enregistré ces chansons, certes datées, mais qui montrent bien comment la lutte des classes a pu imprégner la culture populaire....

Une chanson de Paul Brousse, le drapeau rouge, "rouge du sang de l'ouvrier...", 1877. Ici interprétée par Francesca Solleville, en 1972, avec la variante des paroles de 1885 par Achille Le Roy...
Une chanson très connue pour être communarde n'en est pas moins simplement qu'une magnifique chanson d'amour : le temps des cerises. ici interprétée par Yves Montand, Ivo Livi, fils d'Italien, devenu icône du cinéma français et de la chanson...
On peut préférer une version plus sobre par Mouloudji, ici...
Ou plus récente par Juliette Greco..... (1986)
La révolution est le thème de nombreuses chansons : je choisis une chanson d'un autre émigré, Georges Moustaki : Sans la nommer (création 1969, reprise 1979)
La chanson la plus emblématique est  bien entendu l'hymne composé par Pottier (paroles, 1877) et Degeyter (musique, 1888) et ici chantée par Marc Ogeret, l'Internationale. (1970)
Tous ces chants de lutte vivent à travers manifestations et versions réactualisés.
Il est intéressant de faire l'histoire des chansons et de ce qu'elles deviennent. Ainsi, certaines chansons détournées de leur sens initial comme le Chant des partisans, initialement chanson de résistance, donc de guerre, devenue avec Zebda une chanson de lutte sociale! Voici la version de la créatrice Ana Marly (1943) et celle de Zebda et du collectif Motivés! un demi siècle plus tard en 1997...

Saez, lui, réinvente le premier mai dans une magnifique chanson : Premier mai. (2017) Certes pas consensuelle du tout, la chanson est tout à la fois très violente et très tendre....

Il est aussi des chansons moins directement revendicatives mais qui, à leur manière, participent de luttes sociales... Ah le travail....
Travailler c'est trop dur.... (version Alpha Blondy and the Wailers, (le groupe de Bob Marley...) en 1986)

Sur la tradition du muguet, sachez qu'elle remonte au 16e siècle et qu'elle fête simplement, le printemps! Et vive le printemps et les fleurs. Pour les chansons sur les fleurs il faudra attendre un autre jour! ouf....

lundi 12 septembre 2022

Ports de France par Joseph vernet

 


En 1753, le marquis de Marigny, directeur général des Bâtiments du roi, commande à Joseph Vernet une série de grands tableaux représentant  « les plus beaux ports du royaume ». Vernet parviendra à en peindre quinze de 1753 à 1765, douze de plus étant prévus à l’origine. Ces tableaux de 2,63 × 1,65 mètres concernent les ports de Marseille, Bandol, Toulon, Antibes, Sète, Bordeaux, Bayonne, La Rochelle, Rochefort, Dieppe.

(En savoir plus : https://www.rivagedeboheme.fr/pages/arts/peinture-18e-siecle/claude-joseph-vernet.html)

samedi 16 octobre 2021

Arts et esclavage

Sur les arts et l'esclavage, il y aurait beaucoup à dire. Contentons nous d'indiquer le commentaire du tableau La danse des esclaves et les documents figurant sur le site histoire par l'image, très riche. Sur la page d'accueil chercher par le titre de l’œuvre dans l'onglet "recherche" en haut à droite. Accéder à d'autres documents en tapant les mots clés suivants : "esclavage" ou "abolition". 


lundi 30 mars 2020

Bruit et silence

"Chut!" C'est peut-être le mot que je répète le plus en classe en une heure de cours. Parce que ma tolérance aux bruits parasites est faible. Parce que j'aime écouter vraiment pour comprendre et répondre au mieux. Qu'est ce que le bruit?
Aujourd'hui le bruit est quantifié, mesuré, et on en connaît les effets : on parle de nuisance sonore.... (voir ici)
Le bruit a une histoire. Les sons ont une histoire. Telle époque produit tels bruits, tels sons, musicaux, industriels, motorisés etc.
Aujourd'hui donc,  les urbains réentendent les oiseaux du fait du confinement. Mais de nos jours, d'habitude, dans la campagne on ne les entend plus; car ils ne sont plus là, empoisonnés par les pesticides, déroutés dans leurs migrations par une agriculture destructive.
Imaginez la frayeur des hommes face au bruit nouveau de la machine à vapeur... Je ne parle même pas des armes.
On commence donc depuis quelques années à écrire l'histoire du bruit. Le projet Bretez permet de visiter Paris et ses bruits au 18ème siècle.

Peut-on associer le magnifique Sounds of silence (Simon and Garfunkel, version Central Park, écoutez la seconde voix...) à cette petite réflexion? Et puis, le "Plus de bruit !" dans la Ronde de nuit de la Mano Negra? Cela n'a rien à voir certes.

dimanche 29 mars 2020

Peintures

Un lien très intéressant. Tout le monde peut en profiter! L'art révèle tant de choses.
Profitez des temps morts pour rester vivants.
https://www.franceculture.fr/histoire/histoire-4-periodes-de-lhistoire-de-lart-en-4-tableaux-majeurs?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR0RkFIuYHeWnxiS07ADRrCNuBAWUqFNUebl2Oc-9be0w69wv0LQ51QumDs#Echobox=1585152637

vendredi 27 mars 2020

Post musical #7 = Cathédrales?

Les cathédrales de l'industrie. Un titre méconnu qui clôt l'histoire du groupe Malicorne. 
Ce groupe folk connu pour revisiter le patrimoine musical ancien était bien plus que cela.
Son ultime album studio explore des sons beaucoup plus modernes.
Ce titre évoque le monde industriel et le rapport ambigu à la modernité. A découvrir!


Un visage sans honte
Un visage étonné
Les idées courent après la chaîne
Sans colère et sans haine
Seulement un peu plus fatigué
Des briques sur le ciel
Et des poutres d'acier
Ils bâtissaient des cathédrales
Et sans penser à mal
Juste aux briques et aux poutres d'acier
C'est pour le bras, c'est pour le cœur
C'est aussi pour l'ennui , la peur
De tous ceux qui ont bâti
Les cathédrales de l'industrie
Certains n'ont que le soir
Et l'électricité
Pour leur faire croire à la lumière
Tous les jours ils s'enterrent
Sans savoir s'ils vont ressusciter
Et l'air qu'ils respirent
Assassine sans bruit
Une pierre sur une autre pierre
Juste un goût amer
D'une vie qui n'est pas une vie
Hail to the morning
To the heroes of the morning
Hail to the dawn gods - yeah !
Un rêve qui s'envole
Et revient aussitôt
Qui vous fait fondre la mémoire
Et oublier la gloire
Il s'envole et revient aussitôt
Et j'irai dans ces villes
De l'enfer de l'Est
Qui portent toutes des noms d'anges
La poussière est orange
Dans ces villes de l'enfer de l'Est

locomotive à vapeur

la bibliothèque edumedia-sciences est gratuite pendant la crise sanitaire.
On en profite! (et on dit "merci!")
  • Identifiant : covid19
  • Mot de passe : edumedia
Pour visualiser :


- le fonctionnement de la locomotive à vapeur "tchou tchou" c'est par ici >>>>>

- la machine à vapeur par là >>>>>>>

- et une animation sur l'histoire des moyens de transports, c'est ici >>>>>>> 

Naturellement après on lit la bête humaine de Zola! (vous reconnaissez le tableau de la couverture sur cette édition?)
Ou alors on regarde le film adapté de ce roman avec Jean Gabin : mais attention le récit est transposé dans le 20ème siècle.

Mais on peut aussi lire des BD ...

Lucky Luke Tome 9 , par Morris, Des rails sur la prairie chez Dargaud, paru en 1957.

Blueberry, Cycle 3 tome 10, par Charlier et Giraud, 1971, chez Hachette.



jeudi 26 mars 2020

post musical #3 chanson réaliste

 "Bruant dessiné par Toulouse Lautrec", affiche célèbre...


Le monde ouvrier a lui aussi "produit" sa culture musicale. Les chansons à la gloire du "populo" (le petit peuple), de l'ouvrier, du peuple qui aime, qui souffre et qui lutte parfois. ​ Il est une tradition de la chanson française qui est donc née dans les cabarets, les caf' conc' (cafés-concerts), les baloches et dans la rue : la chanson réaliste.
Les grands noms en sont Bruant, Fréhel, Piaf, Mouloudji... Aujourd'hui, ce courant est renouvelé par d'autres genres et d'autres approches : ce n'est pas l'objet de ce post.
Je voulais signaler donc l'album de Renaud "Le p'tit bal du samedi soir" qui permet de survoler le répertoire, et puis Mouloudji pour qui j'ai une tendresse particulière.
Il est dans ce répertoire des chansons très, très, connues : "la butte rouge" (sur la guerre de 14), "rue de Lappe", sur le Paris des voyoux et des p'tites frappes et j'en passe des tonnes et des meilleures!
Puisque l'on est actuellement dans le monde industriel, un album incongru de Renaud, chanté en ch'ti, le patois du nord, à propos du monde mineur notamment : tout in haut de ch'terril . Bonne écoute!

Germinal de Zola

Les travaux sur le monde industriel m'obligent à parler de Germinal d'Emile Zola. Ce roman est sans doute le plus célèbre du grand écrivain. Paru en 1885, il s'inspire de faits réels, une grande grève de mineurs, et Zola a enquêté de manière très journalistique. Soucieux de rendre son récit à la fois vivant et réaliste, Zola est presqu'exhaustif dans ce qu'il pourrait arriver de pire aux mineurs. Et c'est très bien! Effondrement, grèves, coup de grisou, inondations, les rebondissements conduisent le héros au fond de la misère humaine.
A l'enterrement de Zola, le cortège des mineurs se mit à crier "Germinal!". Un livre qui a dépassé son auteur?
Un grand livre dont je vous recommande (pour les meilleurs lecteurs d'entre vous) la lecture.
Cette dernière page est magnifique : ​  
Mais Etienne, quittant le chemin de Vandame, débouchait sur le pavé. A droite, il apercevait Montsou qui dévalait et se perdait. En face, il avait les décombres du Voreux, le trou maudit que trois pompes épuisaient sans relâche. Puis, c'étaient les autres fosses à l'horizon, la Victoire, Saint-Thomas, Feutry-Cantel; tandis que, vers le nord, les tours élevées des hauts fourneaux et les batteries des fours à coke fumaient dans l'air transparent du matin. S'il voulait ne pas manquer le train de huit heures, il devait se hâter, car il avait encore six kilomètres à faire. Et, sous ses pieds, les coups profonds, les coups obstinés des rivelaines continuaient. Les camarades étaient tous là, il les entendait le suivre à chaque enjambée. N'était-ce pas la Maheude, sous cette pièce de betteraves, l'échine cassée, dont le souffle montait si rauque, accompagné par le ronflement du ventilateur? A gauche, à droite, plus loin, il croyait en reconnaître d'autres, sous les blés, les haies vives, les jeunes arbres. Maintenant, en plein ciel, le soleil d'avril rayonnait dans sa gloire, échauffant la terre qui enfantait. Du flanc nourricier jaillissait la vie, les bourgeons crevaient en feuilles vertes, les champs tressaillaient de la poussée des herbes. De toutes parts, des graines se gonflaient, s'allongeaient, gerçaient la plaine, travaillées d'un besoin de chaleur et de lumière. Un débordement de sève coulait avec des voix chuchotantes, le bruit des germes s'épandait en un grand baiser. Encore, encore, de plus en plus distinctement, comme s'ils se fussent rapprochés du sol, les camarades tapaient. Aux rayons enflammés de l'astre, par cette matinée de jeunesse, c'était de cette rumeur que la campagne était grosse. Des hommes poussaient, une armée noire, vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre.